Les Ivy Leagues sont aujourd’hui reconnues internationalement pour leur éducation prestigieuse. C’est dans les années 1900 que le terme de Ivy League est né, afin de préserver les idéaux du sport. Des compétitions étaient organisées entre les neufs grandes écoles qui ont ensuite menées à la formation de ligues, l’aviron étant la première. En 1906, la National Collegiate Athletic Association a été créée et elle offre aujourd’hui des bourses permettant aux lycéens athlètes d’intégrer des écoles qui reconnaissent leurs talents athlétiques et leur offrent l’opportunité de les développer à un niveau professionnel.
Ces bourses permettent non seulement aux jeunes athlètes de poursuivre leurs passions, mais aussi d’accéder à une meilleure éducation. En effet, les bourses athlétiques sont une des seules aides financières qui ne discrimine pas seulement en fonction des résultats scolaires, mais plutôt valorise les activités extra-scolaires. Cela avantage beaucoup d’élèves qui passent des heures au gymnase ou sur le terrain. Souvent, ces élèves n’ont pas assez de temps à consacrer aux entraînements et aux devoirs, donc ils sont obligés d’en sacrifier un des deux. Or, certains prospèrent plus dans un milieu sportif que dans un milieu académique. Ces bourses permettent donc à des élèves qui n’auraient pas autrement accès à une école prestigieuse, pour des raisons économiques ou académiques, de se voir donner l’opportunité. Cependant, pour être éligible à une bourse, même athlétique, il faut recevoir des notes satisfaisantes. De plus, ces bourses sont très sélectives puisque, selon le National Collegiate Athletics Association (NCAA), seulement 2% des lycéens reçoivent une bourse athlétique.
Malheureusement, il existe encore des discriminations dans le sport. En effet, la NCAA n’applique pas la loi qui empêche les discriminations sexuelles dans les programmes athlétiques. Ainsi, bien que les femmes contribuent à 54% au corps d’élèves, elles ne sont que 42% à recevoir des bourses athlétiques. Les hommes athlètes reçoivent $133 millions de plus en bourses que les femmes athlètes chaque année. Par chance, 79% du public Américain supporte le Titre IX, une loi qui stipule que les écoles et les universités ne peuvent pas discriminer sur la base du sexe. Grâce à cet engagement du public, des sports émergent dans lesquels les femmes peuvent recevoir une bourse athlétique, tel que l’acrobatie, l’équitation, le rugby, le triathlon et la lutte.
On se rend alors compte que les bourses athlétiques sont à l’image de la culture américaine. Ces bourses contribuent au American Dream en donnant à chacun, peu importe d’où il vient, la chance de réussir qui ne dépend que de sa volonté. Cet esprit est une des raisons pour lesquelles le sport est autant valorisé et admiré aux Etats-Unis, mais aussi pourquoi les écoles offrent toutes une multitude de sports. Les grands gymnases ou stades en lieu de cours de récré et les vestes aux couleurs de l’équipe qui représente l’école, on ne voit que ça aux Etats-Unis. Les américains grandissent donc avec l’idée qu’ il est essentiel de pratiquer un sport et c’est inculqué dans leur culture. D’un autre côté, je dirais que les bourses athlétiques sont aussi représentatives de la culture américaine de par la lutte pour l’égalité qui a encore lieu dans le milieu sportif aux Etats-Unis. Pendant des siècles, les femmes ont été des minorités et le combat pour l’égalité est encore loin d’être gagné. Or, l’opinion du public américain est ce qui fait changer les choses. On reconnaît alors la place importante de la démocratie accordée aux citoyens aux Etats-Unis, qui, de par leur liberté d’expression, sont capables de modifier les modalités d’une puissante institution privée.