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Un Jour Dans La Peau D’un Sans-Abri

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Le soleil vient de se lever, mais il fait encore froid, car il n’est que six heures du matin. J’aurais aimé dormir plus longtemps, mais malheureusement, lorsque le soleil se lève, je n’ai pas d’autre choix que de me lever et de commencer ma journée, car je vis dehors. Le bout de trottoir où je suis installé depuis quelques jours est assez tranquille, mais comme nous sommes en ce moment au beau milieu de l’hiver et qu’il pleut fréquemment, les paves irréguliers et durs restent humides jour et nuit. Je réfléchis souvent aux tournants que ma vie aurait pu prendre si j’avais décidé de poursuivre mes études après le lycée, mais malheureusement, je n’avais pas le choix: mes parents n’ont pas eu les moyens de m’envoyer à l’université, car les frais de scolarité étaient exorbitants.

Je commence ma journée en achetant quelques biscuits dans un magasin bon marché, avec les quelques dollars que j’ai dans ma poche. Je décide ensuite de me poster au coin d’une intersection très fréquentée, pour pouvoir récupérer quelques billets, au cas où les passants se sentiraient d’humeur particulièrement bienveillante ce matin-là. Beaucoup de gens, défilant derrière les vitres chauffées de leurs voitures neuves, sont gênés en me regardant, ou encore ont l’air de s’attrister sur mon sort. Je ne leur en veux pas, car leurs réactions sont logiques, mais je mène une vie assez simple et heureuse, malgré les difficultés auxquelles je fais face. Ma chienne, un labrador au pelage brun, me tient compagnie depuis cinq ans et ne me quitte jamais. Je sais que de nombreuses personnes sont d’avis qu’une personne sans domicile fixe ne devrait pas adopter un animal, mais je ne suis pas d’accord. J’utilise le peu d’argent que j’ai pour m’occuper d’elle, et je l’enveloppe dans une de mes vieilles couvertures toutes les nuits. Sans ma chienne, ma vie serait bien plus triste, et je fais tout ce que je peux pour lui donner une vie heureuse.

Malheureusement, en revenant vers mon emplacement ce soir-là, je découvre la police essayant de déplacer mes quelques affaires. Ils me préviennent que je n’ai plus le droit de laisser ni mes sacs, ni le reste de mes affaires dans cet endroit-là, alors j’empile tout sur mon dos et commence à marcher. Je comprends que la police ne fait que suivre les ordres du maire et du conseil municipal, mais il faut maintenant que je trouve un nouvel endroit où dormir avant la nuit tombée. Si les dirigeants de ma ville laissaient les personnes sans-abris au coin de chaque rue, les trottoirs deviendraient trop sales. Je finis par enfin trouver un parc vide, et je décide de m’installer contre un arbre, avec ma chienne à mes côtés.

Bien que certaines personnes trouvent sûrement ma vie assez malheureuse, je trouve que ma situation pourrait être bien pire. Je suis heureux d’être en bonne santé, et j’apprécie énormément la compagnie de ma chienne. Par contre, j’aimerais beaucoup que le gouvernement mette en place davantage de mesures pour aider les personnes sans domicile fixe, pour pouvoir permettre à plus de personnes d’avoir un logement. La vie dans la rue n’est pas toujours facile, mais il y a plein de façons d’améliorer la situation.

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