Quand on pense à la musique classique, beaucoup imaginent une musique douce, relaxante, et peut-être un peu ennuyeuse – souvent sans paroles. Pourtant, si nos chansons préférées nous réconfortent par leur familiarité, la musique classique offre une autre manière d’explorer nos émotions et nos passions.
Loin d’être uniforme, elle traverse les siècles en adoptant des styles très variés. Chaque période musicale évoque des émotions distinctes : les envolées romantiques aux mélodies bouleversantes, le contrepoint rigoureux de l’époque baroque ou encore les contrastes percutants du XXe siècle.
Un allié pour l’esprit
Des études menées par les National Institutes of Health (NIH) montrent que toute musique – quelle que soit sa vitesse – stimule le cerveau et soutient plusieurs fonctions mentales. Dans une enquête menée auprès de 100 participants, 98 % estimaient que les morceaux rapides les aidaient à se concentrer, tandis que 99 % en disaient autant pour des pièces plus lentes.
Quelques exemples de morceaux de différentes époques et leur style
La période baroque se distingue par ses rythmes précis, ses motifs simples souvent répétés, et ses articulations légères mais pleines d’intention. Ce concerto, signé Bach – maître du contrepoint – illustre parfaitement ces caractéristiques. L’équilibre dynamique de la pièce suggère un mouvement constant, mais ce qui ressort ici, c’est surtout une sorte de conversation entre les instruments : la mélodie circule de l’un à l’autre avec naturel. Sa vivacité peut évoquer la joie simple de la réussite – une joie communicative, qui touche l’auditeur, peu importe son humeur au moment d’écouter.
Alexandre Scriabine, comme Rachmaninov et Chopin, est un excellent représentant du style romantique. Les harmonies riches et les mélodies lyriques évoquent certes la romance, mais aussi une profonde introspection. En art comme en musique, les artistes romantiques s’appuient sur leurs propres émotions ; ils cherchent avant tout à transmettre leur vision de la condition humaine. Comme dans les célèbres ballades rock des années quatre-vingt, la musique progresse en crescendo vers un sommet, jusqu’à atteindre un moment de catharsis. Cette libération d’émotions négatives intenses est généralement reconnue pour ses effets positifs sur l’esprit. En effet, plutôt que de fuir la négativité ou d’essayer de l’ignorer, ce type de musique expressionniste peut aider à la libérer et à la traiter de manière plus saine.
La musique « moderne » du XXe siècle peut parfois rappeler une forme précurseure du heavy metal d’aujourd’hui. Composées sous les régimes de l’Union soviétique, les œuvres de Chostakovitch sont souvent fragmentées et lourdes, parfois même frénétiques. L’instrumentation furieuse peut évoquer un sentiment de perte de contrôle ; la dissonance et les articulations violentes traduisent l’angoisse, la colère et la frustration… mais prises dans leur ensemble, ces pièces offrent aussi un espace pour reconnaître et accueillir ces émotions. Comme le heavy metal contemporain, l’énergie des rythmes rapides stimule la production d’endorphines et d’adrénaline, tout en réduisant les hormones du stress comme le cortisol.
Bien sûr, ces effets ne sont pas propres à la musique classique. Pourtant, il y a dans l’ampleur du son orchestral quelque chose qui mérite d’être découvert. Que vous soyez simple curieux ou auditeur chevronné, pourquoi ne pas tenter l’expérience d’un concert symphonique ?